Bordalo II à Lisbonne : ses différentes œuvres visibles dans la capitale portugaise
Lisbonne est devenue un véritable terrain de jeu pour le street-art. La mairie, soutenue par le service de la culture, a souhaité rendre l’art accessible à tous en déployant le street-art dans la ville.
En effet, le street-art possède un avantage que d’autres formes d’art n’ont pas, la gratuité. Il casse les codes et démontre que l’art n’est pas uniquement réservé aux personnes privilégiées.
C’est en ce sens que l’artiste portugais Bordalo II a inauguré sa dernière exposition gratuite à Lisbonne. L’artiste est réputé pour utiliser nos déchets plastiques pour confectionner des animaux à couper le souffle, dont certains mesurent des dizaines de mètres.
Artur Bordalo II s’exprime partout à Lisbonne. Une dizaine de sculptures sont installées dans la ville. Il a pu profiter du développement du street art à Lisbonne et continue d’exposer ses créations, car en octobre dernier un Panda a vu le jour dans l’Alfama. Il s’exprime également dans des actions plus petites et plus minimalistes, dans le but de livrer des messages impactant concernant la société (xénophobie, homophobie, racisme…). Au cours de votre visite à Lisbonne, vous pourriez apercevoir certaines de ses actions. Ce type de mouvement est rapidement effacé par les autorités, car il va à l’encontre de l’autorisation et peut parfois choquer le public. Voir ses actions militantes.
Bordalo II autour du monde
Le mouvement Big trash Animals
🌎Big Trash Animals : voir les sculptures partout dans le monde
Artur Bordalo II est un street-artiste mondialement réputé pour ses sculptures d’animaux géants réalisées à partir des déchets. Il installe ses œuvres partout dans le monde et souhaite éveiller les consciences avec son mouvement Big Trash Animals.
L’homme est le seul spécimen à polluer la planète, c’est la raison pour laquelle, l’artiste souhaite délivrer un message clair sur la liaison entre notre production de déchets et l’extinction brutale des espèces.
Il a confectionné plus de 130 œuvres depuis le lancement de son mouvement en 2013. Ses sculptures sont visibles partout dans le monde à Miami, Nancy, Paris, Bruxelles, Sao Paulo, Tahiti, Bodo en Norvège… dans 23 pays au total (selon le webzine Reporterre).
Personne n’échappe au message à la fois féerique et accablant de l’artiste. Malheureusement, Bordalo II ne manquera pas de travail ni d’inspiration pour ses prochaines œuvres puisque l’on comptabilise au moins 41 000 d’espèces animales en voie de disparition.
Sa dernière exposition : Evilution
L’acteur du mouvement Big Trash Animals a inauguré à Lisbonne une exposition de ses nouvelles œuvres. L’une des règles du street art s’appuie notamment sur le faite qu’il doit rester accessible à tous. Et Bordalo II respecte à la lettre ces valeurs, puisque son exposition située dans la zone industrielle de Cabo Ruivo est totalement gratuite.
Le style de l’artiste s’affirme toujours autant dans la confection d’animaux à partir de nos déchets. Il peint et associe de façon harmonieuse divers matériaux : bois, métal et plastique. L’artiste rendrait nos ordures presque charmantes.
Le nom qu’il a accordé à son exposition fait le lien avec le message qu’il souhaite délivrer à travers ses œuvres. Il a choisi de mélanger deux termes anglais : « evil » (mauvais, mal, fléau) et « evolution » ce qui donne : Evilution. Ce nom a pour but de dénoncer l’effet dévastateur de la croissance sur la biodiversité et la planète.
« Nous devons nous intéresser avant tout à l’état du monde et à la nature ». Artur Bordalo II
Cette fois-ci, il a choisi d’assembler des détritus plus variés. Pour son exposition, il joue avec des pneus, des masques chirurgicaux, des bouteilles d’eau et des mégots.
Autant de fléaux écologiques récents qui expriment clairement l’engagement de l’artiste. Il utilise des pièces beaucoup plus petites pour confectionner des tableaux et joue avec les effets de lumières. Pour finir, la bande son du court métrage diffusé pendant la visite a été réalisée par l’artiste portugais Moullinex.
Le street art à Lisbonne : une culture omniprésente
Le Conseil municipal de la ville a lancé une campagne pour redorer et développer les quartiers défavorisés. Le slogan « O bairro i o mundo » qui signifie « le quartier et le monde » est réfléchi dans un élan culturel accessible à tous, dont le street art correspond parfaitement à l’intention.
Aujourd’hui, on peut apercevoir des œuvres d‘artistes internationaux et locaux partout à Lisbonne.
La ville est devenue une véritable galerie d’art à ciel ouvert. Violant, MR DHEO, Vhils, mais encore Utopia sont invités à exprimer leur créativité sur les murs et les immeubles.
La zone de Marvila en est l’exemple parfait, les dessins ont coloré le quartier pour redynamiser une partie de la ville qui était auparavant mise de côté. Ce projet a permis de réduire considérablement le taux de criminalité. Maintenant, l’art urbain fait entièrement partie du patrimoine culturel pour de nombreux Lisboètes. Il offre ainsi un atout important à Lisbonne en termes de développement touristique.
Voir notre article: Street Art à Lisbonne
« Je crois que Lisbonne a compris que l’art urbain était un plus pour la ville, les murs gris n’ont rien à raconter ! » annonce Bordalo II.
Tour street Art
Le street art agit comme une thérapie pour les personnes qui prennent le temps de l’observer. Les œuvres délivrent parfois un message bien défini ou sont tout simplement admirables par leur beauté et leur grandeur. Profitez d’une balade à Lisbonne à pied ou en tuktuk pour découvrir les différentes œuvres éparpillées dans toute la ville.
Quelques liens
Lire l’article Reporterre : Bordalo II transforme les rebuts de la société en une ode à la nature
Article Geo : Bordalo II, artiste engagé qui transforme les déchets en art